Bienvenue à tous!

On vous avez dit que Rock'Hand'Roll suivrait les moindres pas des joueuses.

Pour le tour principal du Mondial, elles ont changé d'endroit, et nous aussi.
Désormais, vous pourrez suivre les coulisses de la compétition à une nouvelle adresse, http://rockhandroll.blogs.liberation.fr/. Pour les fénéants, voici le lien:
Rock'Hand'Roll

A tout de suite pour de nouvelles aventures!




C'est parti!
Les joueuses suent, les organisateurs paniquent, les journalistes bavardent. D'autres sont déjà plongés dans le feu de l'action. Comme Chabala, la mascotte, en vadrouille depuis des mois. Ou nous, plus modestement, qui couvrons l'événement depuis les bancs de touche.
92 matches en quinze jours. Et autant d'à-côtés. Portraits, reportages, échos, interviews, vidéos et podcasts...
Découvrez nos rubriques sur les dessous du Mondial féminin:
-Rythm'n Bleues, l'actualité de l'équipe de France.
-World Music, les nouvelles du reste du monde.
-Les groupies, du côté des supporters
-Solo, les plus beaux gestes du Mondial
-Chabalabala, ou connaitre la mascotte en long et en large
-Toute la gamme, les règle et les coups du handball
-Backstage, les coulisses de l'organisation
-Roadies, l'entourage des joueuses
-Playlist, l'univers musical du Mondial

lundi 26 novembre 2007

Les Danoises restent à quai

Elles nous manquent déjà. Incontestablement, les handballeuses danoises sont les grandes absentes du Mondial. Chaque compétition majeure a ses pigeons, ses pauvres soupirants éjectés avant l’heure, alors que leur place semblait déjà préchauffée et accueillante. On pense ici à l’équipe de France de basket, spécialiste du genre, qui ne verra pas Pékin après avoir déjà loupé Athènes.


Les filles du grand Nord sont des reines de discipline depuis 15 ans. Championnes olympiques en 1996, en 2000 et en 2004, championnes du monde en 1997, championnes d’Europe en 1994, en 1996 et en 2002, leur palmarès en est presque effrayant. Véritable sport national, le handball féminin remplit chaque semaine les salles danoises de Slagelse à Viborg en passant par Aarhus. Rien de plus motivant pour les foules que de voir jouer les meilleures joueuses du monde, telle la Norvégienne Gro Hammerseng, la Française Valérie Nicolas ou la Serbe Bojana Popovic.

Mais voilà, les Danoises ont raté leur Euro 2006, s’obligeant à passer par des barrages afin de composter leur ticket pour le Mondial. Jusqu’ici, tout va (encore) bien. Au grattage, les Danoises tirent les Ukrainiennes, nous sommes alors en juin 2007 . Match aller : 30 – 30. Retour périlleux en Ukraine. Et là, c’est effectivement le drame : 28 – 24 pour les Slaves. Katrine Fruelund (photo), Henriette Rønde Mikkelsen, Mette Sjøberg et leurs camarades de jeu ne verront pas la France. Elles valaient pourtant le déplacement.
Mathieu Grégoire

P comme parade...

Suite de notre petit lexique illustré à l'usage des profanes. Aujourd'hui, la parade des gardiennes.

La tête comme un ballon


Les handballeuses ne sont pas des enfants de la balle. Pourtant, les gardiennes n’ont que les parades en tête. Ce sont elles qui font vibrer le public et pleuvoir les compliments.
Dit plus sobrement, les gardiennes de hand n’ont qu’une chose à faire une fois sur le terrain: empêcher les adversaires de faire trembler les filets. Gardiennes du temple (leurs cages), elles ne quittent des yeux ni le ballon, ni les adversaires, ni les lignes de jeu. C’est beaucoup pour une paire d’yeux, même entraînée.

Alors, pas d’autre choix que de se mettre à la place de la balle, et de cultiver ses réflexes. Les gardiennes respirent le cuir, caressent ses nervures, ressentent ses trajectoires. Jusqu’à se lever le matin avec un air de ballon qui vient de s’écraser sur le poteau. Un sacrifice nécessaire pour penser comme un ballon et réussir des numéros d’équilibriste sur la piste: parades réflexes, de haut vol ou parade au pied, l’esthétique ne compte pas. Au contraire de l'efficacité.

L'oeil de Denis

« La gardienne a un rôle fondamental. Sur l'action en temps réel, on imagine qu'un arrêt tient du réflexe. Quand une fille déclenche un missile à 4 mètres des cages à la vitesse de 80 km/h, on pense d'abord que la gardienne l'arrête parce qu'elle est au bon endroit, au bon moment. Un peu par hasard.

En fait, c'est bien le gardien qui fait tirer la joueuse là où elle le veut. De ses cages, c'est elle qui mène la danse. Quand elle effectue un arrêt, la gardienne voulait que la joueuse tire à cet endroit précis. Par exemple, en phase d'attente, elle va lever les bras très haut, comme si elle voulait éviter un lob. La joueuse, qui doit déjà se dépêtrer de la défense, va recevoir le signal et sera incitée à tirer en bas. La gardienne n'aura plus qu'à plonger. On appelle cela "appâter" la joueuse. Autre leurre classique, la gardienne va écarter les jambes, puis les resserrer instantanément au moment du tir. »

Pour le plaisir

Enfin, il existe des exceptions. Comme ici en Allemagne, où le gardien se prend pour Higuita. Mais bon, ça, c’est juste pour le cirque



Denis, Lathoud le plus fort

Voilà un consultant de luxe pour rock'hand'roll. Enfin, consultant, c'est un grand mot, Denis Lathoud nous a vulgarisé quelques points techniques lors d'un entretien téléphonique pour Libération, le 18 octobre dernier. L'interview n'a finalement pas été publiée mais Denis Lathoud nous a autorisés à mettre en ligne ses propos détaillant les gestes préférés des artistes du hand. Nous le retrouverons pendant le Mondial, si ses obligations médiatiques le permettent.

Lathoud, 41 ans, était un Barjot. Il jouait arrière gauche dans la brillante équipe de France de Daniel Costantini. Il a remporté la médaille de bronze aux JO de Barcelone et a été champion du monde en 1995. Il compte 264 sélections. Lathoud est aujourd'hui entraîneur de l'équipe de Dijon (D2). Vous retrouverez désormais sur notre blog l'oeil de Denis. Et sans aucune malice.
Mathieu Grégoire


R comme roucoulette...

Les voies du handball ne sont pas impénétrables, mais un petit rappel lexical n'est jamais superflu quand on en vient à déchiffrer le jargon des spécialistes. Avant de s'apesantir sur d'autres gestes, commençons par le "Ferrero Rocher du handball", l'exquise roucoulette.

Roucoulette et noix de coco

La roucoulette, évocation romantico-exotique d’un geste saccadé venu du poignet.

Une bonne roucoulette s’improvise, inopinée. Plantons le décor. L’ailière, cheveux au vent et défenseurs dans le vent, s’approche de la cage. La gardienne bloque le premier poteau. L’ailière moyen tergiverse : « Je lui tire dans les pieds ? Je l’allume dans les côtes ? Je lui rase la tête ? ». L’ailière label rouge, elle, laisse parler son bras. Elle s’élève dans les airs, attend de retomber et casse son poignet. Le ballon, vrillé, frappe le sol. Comme magnétisée, la sphère de cuir collant griffe le parquet et prend la direction des filets. Les spectateurs roucoulent : l’effet de manche a permis de contourner la gardienne.

L'oeil de Denis

« La roucoulette vient souvent de l'ailière. À droite ou à gauche, elle oblige la gardienne à fermer l'angle et se coller à son premier poteau. Avec la force du poignet, la joueuse met de l'effet dans le ballon, qui va rebondir à hauteur de la gardienne, sur l'extérieur. Ce tir, plutôt lent et au niveau des jambes de la gardienne, semble au départ sortir du cadre. Avec l'effet rentrant, il va au contraire revenir dans le but.

Des tireuses peuvent reprendre l'ascendant pyschologique sur la gardienne avec une belle roucoulette. On lui montre que même si on n'a pas d'angle, on arrive à en trouver un. Avant de déclencher, l'ailière laisse croire à la gardienne qu'elle va tirer en hauteur, avec un bras et une épaule placés suffisamment hauts. Ensuite, toujours dans la suspension, le bras et le poignet redescendent en dessous de la ligne de hanche, la main étant au-dessus du ballon. »


L'ailier espagnol Joanin Garcia à la manoeuvre, lors du championnat du monde 2005.


Juanin garcia roucoulette
envoyé par mentos89

Julien Dupont et Mathieu Grégoire

Les Bleus soutiennent les Bleues

En marge du match de Ligue des Champions entre Ivry et Barcelone (défaite des Français, 27 à 29), deux internationaux masculins apportent leur soutien à leurs consœurs et leur donnent quelques conseils.

Luc Abalo, 23 ans, Ivry-sur-Seine, ailier droit de l'équipe de France:
"Je leur souhaite beaucoup de courage car ce ne sera pas facile de jouer en France. Elles auront pas mal de pression mais en même temps il faut se dire qu'elles n'auront que des supporters et nous on sera là pour elles. Elles connaîtront forcément des moments difficiles pendant la compétition, notamment quand elles seront menées en match, mais il ne faut pas baisser les bras. Un championnat du monde, deux semaines de compétition, c'est un travail de longue haleine. Si elles sont en phase finale à Bercy, j'irai les voir évidemment, j'habite juste à côté."

Jérôme Fernandez, 30 ans, arrière gauche de Barcelone et de l'équipe de France, champion du monde 2001 en France:



Propos recueillis par Mi Chen, Alexandre Roos et Henri Seckel

La France ne cèdera pas à la Chabalamania



Cette fois encore, impossible d'y couper. Pas une compétition sportive internationale qui n'ait droit à la sienne. Ces jours-ci, attendez vous à la voir gambader aux alentours et à l'intérieur des salles du Mondial : l’inévitable mascotte. Toutefois, si elle est incontournable, la mascotte n’en est pas pour autant inoubliable. Et Chabala(1), avec son air benêt, ses poils roux, et ses yeux oranges ne devrait pas déroger à la règle ancestrale, qui veut que toute mascotte qui se respecte tombe dans l’anonymat aussitôt le tournoi achevé.





Qui se souvient aujourd’hui de l’ineffable Hanniball, joyeuse mascotte du mondial de hand masculin qui s’est déroulé en Allemagne en janvier et février dernier ?



À l’époque, Hanniball le renard avait porté bonheur aux handballeurs allemands, sacrés champions du monde chez eux. Avant de sombrer dans l'oubli, Chabala la chatte fera-t-elle gagner les Françaises ? On l’espère, mais il est évident que dans une compétition aussi relevée qu’un championnat du monde, la chatte ne suffira pas. Il faudra aussi du courage, du talent, et une grosse défense.

Henri Seckel

PS. Si la mascotte risque de tomber dans l'oubli, la rédaction de Rock'hand'roll s'engage à mettre en avant ceux et celles qui l'incarnent, dans une galerie de portraits.

(1) Attention, "Chabala" n'est pas issue d'un croisement entre Sébastien Chabal et Falbala. Si notre mascotte est affublée de ce sobriquet, c'est en référence à un superbe geste technique du handball.

En cherchant bien, vous verrez que Chabala s'est glissée parmi les joueuses. Et ça a l'air de bien faire marrer Véronique Pecqueux-Rolland, tout à droite...

Ci-dessous, Stéphanie Cano fout des baffes à la pauvre Chabala, qui n'a rien demandé du tout