Bienvenue à tous!

On vous avez dit que Rock'Hand'Roll suivrait les moindres pas des joueuses.

Pour le tour principal du Mondial, elles ont changé d'endroit, et nous aussi.
Désormais, vous pourrez suivre les coulisses de la compétition à une nouvelle adresse, http://rockhandroll.blogs.liberation.fr/. Pour les fénéants, voici le lien:
Rock'Hand'Roll

A tout de suite pour de nouvelles aventures!




C'est parti!
Les joueuses suent, les organisateurs paniquent, les journalistes bavardent. D'autres sont déjà plongés dans le feu de l'action. Comme Chabala, la mascotte, en vadrouille depuis des mois. Ou nous, plus modestement, qui couvrons l'événement depuis les bancs de touche.
92 matches en quinze jours. Et autant d'à-côtés. Portraits, reportages, échos, interviews, vidéos et podcasts...
Découvrez nos rubriques sur les dessous du Mondial féminin:
-Rythm'n Bleues, l'actualité de l'équipe de France.
-World Music, les nouvelles du reste du monde.
-Les groupies, du côté des supporters
-Solo, les plus beaux gestes du Mondial
-Chabalabala, ou connaitre la mascotte en long et en large
-Toute la gamme, les règle et les coups du handball
-Backstage, les coulisses de l'organisation
-Roadies, l'entourage des joueuses
-Playlist, l'univers musical du Mondial

jeudi 6 décembre 2007

K .... comme Kung Fu

oui, vous avez bien entendu , le Kung Fu à la côte chez les handballeuses également.

Un terme japonisant qui fait allusion à l’envolée réalisée lors de ce geste technique très impressionnant. La joueuse intercepte la balle en vol, au dessus de la zone des six mètres, et tire avant de retomber. Une action très spectaculaire et souvent efficace. C'est LA spécialité des équipes amatrices de « show », et de folklore. Pour apercevoir un beau Kung Fu, il est recommandé de ne manquer aucun match de l’équipe brésilienne !

Au service du handball de son pays

Oleksandr Kubrachenko est l’entraîneur adjoint de l’équipe d’Ukraine. Et en bon Ukrainien qui se respecte, quand vous lui posez une question personnelle, il esquive magnifiquement en vantant les mérites du handball de son pays. Il revient à tout bout de champ sur les titres olympiques, les places d’honneur aux championnats du monde et d’Europe de son équipe. Alors, forcément, dans ces conditions, difficile de tirer quelques informations sur Oleksandr.

Dans l’encadrement des Ukrainiennes depuis une dizaine d’années, Kubrachenko est un peu le bras droit de Leonid Ratner, 70 ans, le coach principal. C’est lui qui est donné en pâture aux médias car Leonid, en dehors de ses soixante minutes de fulmination sur le bord du terrain, se fait très discret. Oleksandr a lui 64 ans, a fait des études à l’institut de Médecine de Kiev, et roule sa bosse depuis les années 1970 dans le monde du handball.



Evidemment, à l’époque, l’Ukraine faisait encore partie de l’Union soviétique. Les hommes remportent les Jeux Olympiques de 1976 à Montréal et Oleksandr est déjà dans l’encadrement. Mieux, il dirige l’équipe « scientifique et méthodique » (une appellation qui fait un peu froid dans le dos), composée de psychologues, de médecins, de pédagogues.

Ce genre d’unité n’existe plus désormais, depuis l’éclatement du bloc. «Avant nous étions une grande famille sportive, lâche Oleksandr avec un brin de nostalgie. L’indépendance n’a été favorable à aucune république de l’ex-URSS, en termes sportifs. Avec les transformations économiques, le sport a lui aussi subi des modifications. »

Et ce n’est pas les résultats de son équipe à ces championnats du monde (l’Ukraine ne s’est pas qualifiée pour le tour principal) qui vont lui faire changer d’avis. Mais ce grand sec un peu austère, mais finalement plein d’humour, en a vu d’autres. C’est donc avec philosophie qu’il regagnera ses pénates et l’université de Kiev où il donne toujours des cours de théorie et de méthodologie d’entraînement des sportifs.


Alexandre Roos

La carotte et le verre de lait

Visite impromptue cette nuit à l'hôtel de la Frauschaft. Les joueuses allemandes ont retrouvé sur le pas de leur porte friandises, bonbons et chocolats. C'est Saint Nicolas qui est passé par là, accompagné de son âne friand de carotène et de lactose.
L'ennemi numéro un du
Père Fouettard est très populaire outre-Rhin, mais aussi en Belgique, au Pays-Bas, dans le Nord et l'Est de la France. En prime, l'ecclésiastique bonhomme rouge leur a laissé un DVD du championnat d'Europe 2006. Les Germaniques y avaient fini quatrièmes...

Et une brochette, et une !

Ce n’est pas la saison des barbecues, mais les huiles sont de sortie. Mardi à Nîmes, que du beau monde au Parnasse. En vrac, un préfet ( mais pas sur la photo), un maire, un président de fédération, et même un président de fédération internationale. Ca en fait du (beau) monde pour un si petit ballon même pas dédicacé. Une brochette de VIP en goguette, c’est un signe : les élections approchent. C’est le maire qui est reparti avec la sphère…

L’ours, la gazelle et le légionnaire….

Parlons un peu de la Hongrie, de ses joueuses, de ses hommes et de ses coutumes. Si la magyare, à l’image d’Anita Gorbicz, est réputée pour sa beauté et ses dons sportifs manifestes (ci-dessous), le magyare, lui, se révèle brute et bourru. Jalousie masculine ? Pas sûr…


Reprenons depuis le début. La Hongrie arrive à Nîmes. Favorite du groupe B, elle est attendue de pied ferme par les légionnaires du coin, visiblement émoustillés de voir leurs compatriotes s’ébattre sur le terrain. Mise en jambe contre le Japon, on déroule contre le Congo et on assure contre l’Espagne. Voilà le programme d’Andras Nemeth, l’entraineur national. Mais concrètement, ses joueuses se font peur contre des surprenantes Japonaises, souffrent face aux Congolaises et se font accrocher par les Espagnoles. C’en est trop pour notre Hongrois à la carrure plantigrade. De près, ce sont surtout ses mains qui frappent l’esprit. Des pattes d’ours, sans faire injure à ses voisins slovènes. Sans doute pour attraper des saumons en vacances.


Au fil des jours, notre coach se renferme, comme s’il n’arrivait pas à attraper son pot de miel. Le soir du premier match, il regrettait que ses joueuses n’aient pas joué « le match en entier ». A contempler ses yeux noirs, plus grizzli que Winnie, on se prend à remercier le ciel de ne pas faire partie des handballeuses sous ses ordres. Le second soir, il espérait juste que ses protégées pourrait jouer « cette fois-ci jusqu’au bout », non sans égratigner au passage l’arbitrage : « Je n’ai pas vu le même match que les arbitres ». Personne ne moufte, surtout pas les accusés : deux mètres au garrot, des chaînes en or qui pendent partout où c’est possible, ça calme tout de suite. Renseignement pris, elle n’a pas l’air d’avoir que des amis, notre bestiole. Les journalistes hongrois « n’aiment pas dire du mal des gens, mais c’est un connard. Un gros connard, même. »


Vient l’apothéose, le match contre l’Espagne. La furia ibérique contraint les Hongroises à concéder le match nul. Une contre-performance, assurément. M. Nemeth arrive en conférence de presse avec dix minutes de retard. Le coach espagnol, « muy feliz », est déjà en train de répondre aux questions. L’assistant hongrois, aussi commode que son patron, l’interrompt : « Vous pouvez nous laisser faire notre déclaration ? Pourquoi vous répondez aux journalistes? C’est d’abord aux entraineurs de parler et après c’est les questions. Ca fait vingt ans que ça marche comme ça». Silence gêné. Connivence anti-magyare: « Allez-y, faites- la votre déclaration ». Va-t-il démissionner ? Part-il hiberner? « Nous n’avons pas bien joué et nous ne méritons pas de gagner. » Cinq secondes, une phrase. « Des questions ? » Oui. « Comment va se passer pour vous la suite de la compétition ? ». Il lève un sourcil, baisse le menton et lâche un grognement : « Je ne suis pas devin. D’autres questions ? » Une dernière, peut-être : « ça vous fait quoi d’avoir gagné le prix citron ? »










La meilleure joueuse angolaise va raccrocher fin janvier

C’est une info rock’hand’roll. L’arrière star des championnes d’Afrique, Marcelina Kiala, qui joue actuellement au Petro Atlético Luanda (un club de la capitale angolaise) a décidé de mettre un terme à sa carrière en janvier, juste après le championnat d’Afrique des Nations, qu’elle disputera à domicile : « Je n’ai plus la même envie, mon rêve n’est pas de jouer jusqu’à 32, 33 ans. Je mène des études de droit en parallèle, je travaille dans une banque, et avec le handball, je n’ai plus beaucoup de temps pour moi. » Même si elle est convoitée par une équipe européenne à la fin du mondial, la buteuse angolaise, passée par Dijon entre 2001 et 2003, assure qu’elle ne reviendra pas sur sa décision. Elle n’envisage pas de poursuivre dans le monde du hand.

mercredi 5 décembre 2007

Les Bleues en route vers Metz


« Les passagers pour le vol Air-France à destination de Paris, Charles de Gaulle son priés de se présenter porte D ». D’un coup, plusieurs joueuses françaises se lèvent, prêtes à embarquer. « Et les filles, c’est pas notre avion, on part pas tout de suite à Paris », rappelle à l’ordre Stéphanie Cano, la capitaine des Bleues, un sourire en coin. Elles ont bien failli se planter. Fou rire général.

Les handballeuses françaises doivent encore patienter un peu avant de retrouver Paris Bercy. Pour l’heure, elles quittent Pau, direction Metz, pour le tour principal de la compétition, où elles vont notamment affronter la Russie, tenante du titre et la Norvège, championne d’Europe.

Une fois dans l’avion spécialement affrété pour elles, le bon cette fois-ci, les Bleues s’installent ensemble. Laissant les joueuses croates de l’autre côté. Après la victoire hier soir contre leurs voisines dans l’avion, la nuit a été courte entre les massages et le dîner. Et le réveil difficile. Alors ce matin, les visages sont fâtigués. La jeune Allison Pineau, au regard de panthère, a pour une fois des petits yeux. Son oreiller dans les mains, elle s’endort à côté de Sophie Herbrecht. L’arrière des Bleues, feuillette tranquilement un magazine people. Ça change de l’Equipe que dévorent consciencieusement les anciennes Isabelle Wendling et Stéphanie Cano.

L’entraîneur, Olivier Krumbholz, comme à son habitude, stressé, ne tient pas en place. Il fait des allers-retours dans l’allée pour voir ses protégées. L’arrière Mariama Signate lui fait part de ses inquiétudes : « Pourquoi t’as limité mon temps de jeu hier soir ? » « Tu sais, t’es la n°2, faut que tu prennes ce qu’on te donne. Analyse pas trop, c’est moi le coach. »

Pour se consoler, la joueuse de Fleury sort son ordinateur et décide de mater un bon petit film à l’eau de rose avec Madonna et Ruppert Everett. Trop tard, l’avion amorce déjà sa descente sur Metz !
Aymeric Barrault

Katsuhiko Kinoshita, comme ça se prononce

Il fallait entendre le speaker de la salle Steredenn, à Saint-Brieuc, s’embrouiller au moment d’énoncer le nom de l’entraîneur de l’équipe d’Australie. Un régal. Lors du tour préliminaire, le coach s’est appelé tour à tour "Katuhiko Kinotshika" et "Katsushiko Kinotisha". C’est pour éviter ce genre d'accidents que Katsuhiko Kinoshita se fait appeler "Katsu".

C’est pourtant pas difficile à dire, Katsuhiko Kinoshita.
Katsuhiko Kinoshita.
Katsuhiko Kinoshita.
Tiens mais au fait, Katsuhiko Kinoshita, ça ne sonne pas exactement australien...
En effet(1), Katsu n’est pas un "Aussie". Et ce Japonais de 35 ans n’aurait jamais dû se retrouver à Saint-Brieuc ces trois derniers jours, ce qui aurait bien arrangé le speaker de la salle Steredenn.
(1) l’art de la transition est l’une des premières leçons enseignées à l’école de journalisme.

C'est tellement cool, un entraîneur qui vous reçoit en schlaps

A la base, le truc de Katsu, c’était le ballon ovale. A 19 ans, il a donc quitté son Japon natal pour le pays où le rugby est une religion, et fait ses premières armes à l’aile, au sein de l’équipe universitaire de Brisbane. Deux ans plus tard, un ami japonais en Australie le convainc de se mettre au handball avec lui. Katsu attrape le virus, progresse, et quelques mois plus tard, se retrouve propulsé entraîneur de l'équipe de l'Etat du Queensland.

L'été dernier, la fédération australienne lui propose le poste d'entraîneur-assistant de l'équipe nationale féminine. Quelques jours avant la démission, toujours inexpliquée, de l'entraîneur en place, Jacob Vestergaard. Quelques jours, surtout, avant les qualifications de la zone Océanie pour le championnat du monde en France. C'est donc Katsu qui s'y colle. Et remplit parfaitement sa mission, qualifiant pour le mondial des joueuses qu'il connaît à peine.

Bon, le bilan des Australiennes à Saint-Brieuc n'est pas fantastique :
3 matchs, 3 défaites, 106 buts encaissés, et un ticket pour Plaisir et l'alléchante "Coupe du président".

Mais l'objectif de Katsu et ses filles était bien d'engranger de l'expérience aux côtés de grandes nations telles que la Russie ou le Brésil. C'est fait. Avec, en prime, les encouragements d'une haute autorité du hand féminin, l'entraîneur russe Evgueni Trefilov. De son côté, le coach macédonien Ljubomir Savevski a assuré qu' "avec son style de jeu, l'Australie progresse et finira par obtenir des résultats."

Un bel hommage à la "Katsu-touch", un jeu à base de passes ultra-rapides, redoublées ou feintées. Une manière de se transmettre la balle qui n'est pas sans évoquer le rugby, de l'aveu du technicien lui-même.
C'est vrai, au départ, le truc de Katsu, c’était le ballon ovale.
Henri Seckel

mardi 4 décembre 2007

La magic playlist de Chabala

C’est la règle, tous les Chabalas du mondial doivent faire leur rentrée sur l’ancien tube de l’été « chihuahua » ! Mais à Pau, on a ses préférences musicales. Pour Chabala, c’est plus tendance. Style R’n’b, comme Vita, ou le zouk de Magic system. Mais attention pas de premier gaou en dehors des vestiaires. Sur le terrain, les supporteurs tricolores ont droit à la musique plus couleur locale :


Des tigresses un peu tendres


22 ans de moyenne d’âge, statut d’amateur, au pays du football roi les handballeuses sud-américaines n’attirent pas les foules. « Chez nous, le hand n’est pas populaire : il arrive loin derrière le football, le basket et le volley, qualifiés pour les JO, ainsi que le hockey et le rugby, le sport qui monte », déplore Carlos Melillo, le coach argentin.

Bien que tous les élèves pratiquent le handball en masse à l’école primaire, ils le délaissent par la suite et la ligue fédérale ne comptent que 60 000 joueurs. Six fois moins qu’en France par exemple. La raison ? Le manque de structures. A Buenos Aires, la capitale qui compte 8 millions d’habitants, il n’y a qu’un seul terrain aux normes ! Et les 14 équipes du championnat amateur doivent payer de leur poche pour s’entraîner et financer leurs déplacements.

Aujourd’hui, l’objectif des tigresses argentines est de suivre l’exemple de leurs voisines brésiliennes. Grâce à l’investissement de l’Etat, l’équipe de hand a su s’imposer dans la hiérachie mondiale (7e aux championnats du monde 2005). « Il nous faut encore cinq à dix ans pour y arriver, confie Daniel Zeballos, le directeur technique albiceleste. Nos filles ont commencé chez les juniors, puis elles progressent ensemble : on était 24e, 22e, puis 20e en 2005. Cette année, on veut essayer de grimper encore. »

Une victoire face aux Kazakhes cet après-midi, leur permettrait d’y parvenir. « L’équipe commence à avoir une identité, désormais il faut arriver à tenir le rythme sur tout le match. » Avant d’égaler les pumas du rugby et les lionnes du hockey argentins, les tigresses doivent donc encore s’endurcir.

Un roumain sauce congolaise

Qui a croisé Gheorge Ionescu s'en rappelle. L'entraineur roumain de l'équipe du Congo en impose. La voix qui porte, les yeux qui transpercent, les paroles qui se mélangent. Car Gheorge manie les langues avec polyglottisme. Quand il répond aux questions des journalistes hongrois, posées en anglais, il sort un dialecte de son crû, un tiers français, un tiers anglais, un tiers roumain. Il en parle tellement, des langues qu'il s'y perd. Yougoslavie, Roumanie, Russie... Il a écumé toute l'Europe de l'est avant de se retrouver sous les baobabs.


Mais là ne réside pas l'intérêt essentiel du personnage. Le mieux, ce sont ses rapports avec les Congolais. Il ne mâche pas ses mots: "Comment voulez-vous vous préparer quand les joueuses se réunissent deux jours avant le Mondial, sans aucune préparation?" s'emporte-t-il dimanche à Nîmes, après le match contre l'Espagne. La congolaise Aurelle Itoua confirme: " On ne se connait pas entre joueuses, c'est dur de défendre."



La délégation congolaise en impose également. Presque plus d'officiels que de joueuses. Tous prompts à jouer les coaches. Pendant le match contre la Hongrie, perdu lui aussi, on entendait le rang congolais crier depuis les tribunes: il voulait le remplacement de la gardienne. Hier contre le Japon, un militaire en uniforme, passait son temps à parler aux joueuses. Qui lui répondaient d'un pouce levé. Cause toujours je t'écoute... Cinq minutes plus tard, le gradé s'en prend au roumain: "Tu fais n'importe quoi! Fais gaffe!" Gheorge s'est retourné, et d'un geste vif, plutôt clair, il répondit.

Viennent ensuite les journalistes du pays. Plus nombreux à eux seuls que les Espagnols, que les Japonais et les Hongrois réunis. Dimanche, lors de la conférence de presse, ils n'ont pas hésité à mettre en doute le coaching du Roumain. On n'a pas vraiment compris ce qu'il a répondu. Mais il devait y avoir à boire et à manger... Et après la victoire, surprise, des Congolaises contre le Japon, on s'attendait à les voir aussi heureux que les joueuses, qui transformaient au même moment les vestiaires nîmois en fête du village. C'était mal les connaitre: une seule question, à l'entraineur japonais... et rien pour le vainqueur du jour! En partant, Gheorge, déconfit, confie aux journalistes français: " Vous avez vu? J'espère que vous écrirez ce que je vis avec eux..." C'est chose faite.

Chabala à la sauce béarnaise

Sur des béquilles ou en trotinette*. Depuis sa naissance en juin 2007, la mascotte paloise du mondial a tout testé. Et encore, elle a échappé au défilé en échasses dans les rues de Mont de Marsan et à la descente en Kayak avec le champion du monde Tony Estanguet ! « On voudrait sortir une série comme les Martine, avec Chabala dans ses œuvres », s’amuse Céline Villoing, l’une des quatre chabalettes officiant au Palais des sports de Pau.

Joueuse amateur de hand en Gironde, Céline a côtoyé en club quelques unes des Bleues : Myriam Korfanty à Mios et Siraba Dembélé à Mérignac. Pas moyen alors pour elle, de ne pas s’engager dans le mondial. Son rôle ? Ce sera mascotte officielle. « J’ai été choisi tout de suite par la ligue, grâce à mon côté pître. »

Danser avec les enfants, faire le zouave sur le terrain pendant les temps morts et à la mi-temps, se faire arracher les moustaches par les supporteurs, Chabala doit assurer. Alors pour être toujours au top, quatre chabalettes se relaient toute les heures. « A l’intérieur du costume, il fait super chaud et puis la tête pèse lourd, faut faire gaffe de ne pas la laisser tomber : ça ferait marrer mes copains bénévoles, mais pour les enfants, çe serait la fin de la magie. »

Si la magie a un coût, plus de 3000 euros le costume, aux frais de la ligue d’Aquitaine, les petites peluches se vendent comme des petits pains à la mi-temps. A tel point, que la ligue envisage d’offrir une seconde vie à Chabala après la soirée d’adieu du 22 décembre. « Au lieu qu’il finisse dans une vitrine ou dans un placard, il continuera à faire des animations dans un club girondin. » Ouf, on est rassuré !

*Photos bientôt disponibles
Fiche d’identité de Chabala made in Pau:
Âge : 32 ans
Taille : 1,59 pour la paloise Céline, « mais le costume est extensible grâce à un mini-chausson ».
Signes particuliers : 4 doigts seulement et plus qu’un seul poil de moustache !

Maria-Luz, la lumière française des Espagnoles


Parfois, on se dit que l'on est à sa place. C'est sûrement le cas de Maria-Luz Bougeant. La coordinatrice de l'équipe d'Espagne a de la famille en Catalogne. Un père madrilène et une mère valenciane. Maria-Luz baigne dans le handball. Un mari président du HAC Handball et un fils entraineur de l'équipe première. "On nous appelle la famille du Havre", confie-t-elle.

Depuis samedi, elle vit à Nîmes, avec les Espagnoles. Elle est chargée de faire la liaison entre la délégation ibérique et le reste du monde. Le chauffeur du bus, l'hôtel, les organisateurs, les cuisiniers, entre (nombreux) autres. Elle trouve des place aux familles des joueuses. Elle fait office de traductrice pour les journalistes. Elle passe sa journée l'oreille collée au téléphone: régler les problèmes, ça prend du temps. Et de l'énergie. Demandez à Fernando (photo), l'intendant des Ibériques, interlocuteur privilégié de la Française. Elle estime qu'elle a de la chance."Les Espagnoles sont faciles à vivre. Pas de lubies, elles sont très pro et rigoureuses, malgré leur jeunesse. L'ambiance est très bonne entre elles, elles sont soudées, je le vois bien."

Tout est réglé comme du papier à musique: "Petit déjeuner, balade, entrainement, entraînement, vidéo, match, diner, dodo." Elle profite du moment. Même si parfois, vivre à l'espagnole, c'est difficile: "On mange à 14 heures!" Mais ce qu'elle redoute le plus, c'est la monotonie des repas. "C'est toujours pareil, j'en ai déjà marre. Buffet de crudités, poulet, pâtes ou riz à la sauce tomate. Et de temps en temps, un steack haché." Le grand jeu. Mais pour elle, le luxe, c'est de vivre son Mondial sur le bord du terrain.

Médecin sportif, un métier corps et âme

On ne le répètera jamais assez, le sport, c'est la discipline. Alors, elles ont beau être jeunes et pleines de vie, les joueuses de handball tunisiennes, doivent, comme les autres, conserver leur énergie pour le terrain.

"Les heures de lever sont à heure fixe. Celle des repas est décidée en fonction des heures d'entraînement et de match, explique les médecin de l'équipe tunisienne, Mohamed Abdelkefi (photo). Nous vérifions bien qu'il n'y a pas d'écart, que les menus sportifs sont respectés."


Mais le respect des règles ne fait pas tout. Encore faut-il que le corps soit suffisemment préparé à la compétition. "Dans l'équipe de Tunisie, nous avons une dizaine de joueuses professionnelles qui jouent en international. Alors, forcément, elles sont nettement mieux préparées que les joueuses qui jouent à domicile, même s'il y a quelques bonnes équipes tunisennes", poursuit le médecin.

Autre objet de toutes les attentions : le moral des joueuses. Certaines équipes sont accompagnée par des psychologues. Ce n'est pas le cas pour la Tunisie, même si tout le staff veille à lutter contre le blues chez les handballeuses. "C'est sûr qu'après plusieurs, défaites, il faut remobiliser les troupes, penser à l'étape suivante", précise Mohamed Abdelkefi.

Les Tunisiennes ne semblent pourtant pas complètement déprimée, puisque, comme l'affirme leur coach "l'important, c'est d'être là."

La méthode Coué est-elle prescrite par le staff médical?

Quand les Angolaises épuisent le cuisinier

Il va devenir fou, le cuistot du Mercure de Tassin la Demi-Lune. Les championnes d’Afrique apprécient les menus à géométrie variable. Dimanche, elles veulent des frites et une immense paëlla portugaise, et refont toute la carte. Oubliés les repas diététiques, les demoiselles dévorent.

Dimanche soir, le médecin de l’équipe, arrivé en France sans aucun programme de nutrition pour la compétition, explique à Roland Ferreira, le traducteur en chef, qu’une petite rascasse sur un lit de riz aux fruits de mer, le tout en sauce bien sûr, ferait le bonheur de l’équipe. « Le cuistot ne connaissait pas la recette. J’ai appelé ma femme, qui est portugaise, pour qu’elle lui raconte la recette. Le secret, c’est la coriandre, il ne faut surtout pas l’oublier », détaille Roland. Lundi matin, le brave cuistot se lève à l’aube pour aller chercher des produits frais, ne trouve pas de rascasse, mais sa cousine, la délicieuse dorade. Il concocte un mets subtil, goûté par votre serviteur.

La dorade n'a pas rassasié les joueuses Angolaises

Mais en arrivant dans la salle de repas des Angolaises, trois bras se lèvent pour réclamer des steaks. Le cuisinier, un peu blasé, les fait cuire et les amène. Là, une grande partie de la délégation veut désormais de la viande, laissant la blanche dorade baigner dans sa sauce. Dépité, il s’énervera en cuisine : « Ce n’est pas possible. Ils ne sont pas foutus de respecter les menus. »


Pendant ce temps-là, les Angolaises rigolaient en bande dans le hall de l’hôtel, pillant le bocal de bonbons au chocolat disposé sur le comptoir de l’accueil. En guise d’ultime pied nez au mythe du sportif ascète.

Mathieu Grégoire

L'extaordinaire Chabala briochine

Au hasard des couloirs de la salle Steredenn, nous nous retrouvons nez à nez avec Chabala. Sympa, la mascotte nous avoue qu'elle est une lectrice assidue de Rock'hand'roll. La preuve en image.


Sur cette vidéo, la confirmation que c'est à Saint-Brieuc que se trouve la Chabala la plus rigolote. Son acolyte moustachu n'est pas mal non plus.



Quelle n'est pas notre déception en revanche, un peu plus tard dans la soirée, lorsque le masque tombe. Notre charmante Chabala est un Chabalo. Antoine Chabalo.

Un mythe s'écroule.

Silence radio chez les Roumaines

C'est un peu la bête noire des journalistes. Gheorghe Tadici (photo), dit "Tadici-pacha", le coach des joueuses roumaines, veille au silence de ses troupes. A la question de savoir pourquoi les entraînements avaient lieu à huis clos, l'entraîneur a répondu que les journalistes avaient plein d'autres choses à raconter. Inutile, donc, d'essayer de se pencher de plus près sur les préparatifs physiques de l'équipe.
Quant à la zone mixte, "les joueuses sont en sueur, elles doivent vite aller se changer." Belle attention, si la figure paternaliste ne se transformait pas aussi souvent en leader-tout-puissant. Il suffit de voir le regard interrogateur des joueuses (moyenne d'âge, 26 ans) vers Tadici quand une question leur est posée pour comprendre que la liberté de parole n'est pas le point fort de la délégation roumaine. Et, lorsque l'on croise quelques joueuses hors des salles de sport ou de leur lieu d'hébergement, il suffit de jeter un oeil autour pour voir que les membres du staff ne sont jamais loin.

Mais qu'importe pour les joueuses elles-mêmes, puisque le maître-mot du mondial reste la per-for-mance.

Les jumelles Cristaldo: l'avenir du handball paraguayen

Elles représentent parfaitement la fraîcheur paraguayenne, la joie de celles qui découvrent le plus haut niveau et qui ont une énorme faim d'apprendre. Beatriz et Giuliana Cristaldo sont jumelles: elles ont 17 ans, la même taille (1,72m), le même poids (66kg), les mêmes tresses brunes et le même joli sourire.
Le mondial français, même si leur équipe se fait malmener chaque soir, elles le goûtent avec envie: "Ce championnat du monde c'est vraiment le top pour des sportives comme nous, et puis c'est encore plus magnifique car nous sommes les plus jeunes du groupe." Elles comptent sans doute également parmi les moins expérimentées.
Il y a quatre ans, elles jouaient encore au basket dans leur région de Caaguazu, au sud du pays. Elles se font repérer par les sélectionneurs de handball et comprennent la chance qu'elles ont de progresser dans ce sport peu développé au Paraguay. Ce choix est le bon.


Des carrières chacune de leur côté
Les choses s'enchaînent très vite et, il y a un an, les deux jumelles ont finalement dû se séparer pour continuer leur carrière. Direction San Jose pour Giuliana, Emiliano R Fernandez pour Beatriz, deux clubs de l'élite paraguayenne. La séparation a-t-elle été difficile? "Nous nous étions préparées pendant un an", sourit Beatriz. Depuis, leur préparation est soutenue: entraînement le matin pendant deux heures, puis le soir pendant trois.
Et puis, à cet âge-là, on fait encore des études. Les deux soeurs entreront bientôt à l'université d'Asuncion, la capitale, en architecture et en comptabilité.
Giuliana et Beatriz se verront peut-être de moins en moins les prochains temps. Giuliana va en effet faire un test, après le Mondial, pour le club espagnol d'Alcobenda. Mais les jumelles auront toujours la sélection nationale pour se retrouver.

Andrew, le traducteur de ces dames

"Mon pire souvenir? Georges Frêche, sans hésitation. C'était en 1997, pour un France-Angleterre en football. Il y avait une cérémonie avec les officiels anglais. Frêche est monté à la tribune, et a parlé cinq minutes avec beaucoup de références historiques et littéraires. A la fin, on me tend le micro. J'ai réussi à parler cinquante petites secondes. Les Anglais m'ont chaleureusement remercié: ils en avaient marre des longs discours!"

Andrew Kinselle est le responsable de la traduction à la salle du Parnasse, à Nîmes. Il est chargé de faciliter les échanges entre médias, entraineurs, organisateurs, joueuses... Pas toujours une sinécure. "Une fois, il y avait les Irlandais à Montpellier. Le président de leur fédération commence à parler...en gaélique! Vous auriez vu ma tête, toute rouge!" se rappelle l'Anglais de 44 ans. "Heureusement, c'était juste deux phrases au début..."

Au Mondial, il savoure: "Il y a beaucoup moins de pression que pendant la Coupe du Monde de foot ou le Mondial de rugby, tout le monde est plus abordable." On le surprend à rire des déclarations des entraineurs, congolais ou hongrois (photo) au premier chef, à sourire à certaines interventions de journalistes, à promener son accent british parmi les moustaches sudistes. "Le tout, c'est de comprendre le message et de le traduire. Et surtout, ne pas faire du mot à mot. C'est impossible!" En somme, c'est lui qui répond aux questions des journalistes. Ou presque...

Toujours plus haut, toujours plus fort

Un match de hand, ce sont du jeu, de l'action, de l'attaque, mais aussi, du son. Bien sûr, il y a les cris plus ou moins encourageant des entraîneurs, ceux toujours passionnés du public, et, surtout, l'animation sonore. Tout part d'une seule personne, un DJ, dont les platines paraissent ridicules au regard de la taille de la salle.
Et pourtant. Quand un une sanction est sifflée par l’arbitre, un cri dé-chi-rant emplit les lieux. Assassinat de la fautive en coulisses? Entraîneur en pleine crise de nerfs? Non, DJ.
« Nous avons une liste standard qui nous est fournie par l’IHF, pour que la musique soit la même sur tous les sites », explique David Dubaril (photo) responsable de l’animation sonore pour le site de Toulon.
A chaque moment du jeu sa musique : six jingles pour les buts, cinq pour les sanctions (bruit de coucou, par exemple), quatre musiques pour les penalties (french cancan, musique des Dossiers de l’écran,…), sept pour les temps morts (Gilberto Gil, Diam’s,…), cinq pour le passage de la serpillère (J’aime regarder les filles, Les Bronzés,…).
Tout ça bien souvent accompagné de l’incomparable déhanché de la mascotte, Chabala.

lundi 3 décembre 2007

Arbitrage en duo

En handball, l'arbitrage, c'est une affaire de couple. Laurent Reveret et Nordine Lazaar ont revêtu la tunique noir la même année, en 1991. Ils viennent de la même ville, Clermont Ferrand. Ils ont le même âge, 31 ans. Et ils ont commencé par user leur sifflet sur les mêmes terrains du championnat scolaire.



Une union qui roule. Pour monter en grade, les arbitres doivent être performants à chaque rencontre. "Il y a un vrai classement des arbitres, on nous juge tout le temps". Premier match en Division 1 en 1998. Premier match international, chez les jeunes, en 2000. Première finale internationale en 2004, en championnats du monde espoir. Et premier match international senior cette semaine, à Nîmes, au Mondial. "Tout s'est bien passé pour une première. On s'attendait à un match serré entre la Hongrie et le Japon, mais pas à ce point".

Pas de crise de ménage. Sur le terrain, les tâches sont bien réparties, surtout dans les zones d'influence. "On encadre le jeu en diagonale, on arrête le jeu au premier coup de sifflet". Chacun sait ce qu'il doit faire. La difficulté, c'est de rester lucide: "Le hand est un sport de contact qui se joue en peu d'espace avec beaucoup de joueurs. Ca va très vite." Difficile de ne pas faire d'erreur.

De la difficulté d'être jeunes. "Nous faisons partie d'une nouvelle génération d'arbitres. On est aussi compétents que les autres, mais les bancs et les joueurs nous respectent parfois moins que nos aînés", regrette Laurent. Le duo risque de se retrouver à Beauvais pour la Coupe du Président. " Il y a deux autres arbitres français, plus expérimentés. Ce sont eux qui iront en poules finales". La prochaine fois, sans doute, ce sera pour eux.

C comme Colle...


"J'en ai plein les doigts!" Une rengaine chez les handballeuses. Les doigts qui collent, le cauchemar de ces dames. Car le petit ballon n'est pas si ridicule, et le tenir dans la main relève parfois de l'acrobatie. La parade existe cependant: la colle, autrement dénommée résine. Appelations toxicomanes rappellant à quel point le stratagème est utile. 1O euros la dose, selon la qualité, sur le net. Le produit, qui s'applique sur les paumes, permet une adhérence surnaturelle. Pas des ventouses, mais presque.

La joueuse de hand ne se promène pas pour autant sur le terrain avec un pot de colle dans la poche. Imaginez quels dégâts pourraient advenir en cas de choc avec une adversaire. Pour éviter un surplus de siamoises, la handballeuse a trouvé l'astuce: un bout de sparadrap sur la chaussure, qu'elle badigeonne de résine. Un réservoir dans lequel elle puise allégrement. En match, la colle, ça peut brûler ceux d'en face...

Si cette Congolaise peut tenir la balle de cette manière contre l'Espagne, hier à Nîmes, c'est tout simplement grâce à notre substance qui ne laisse pas de trace et qui part au premier lavage. En plissant des yeux ( pour les myopes), on aperçevrait presque la résine sur ses baskets.

Instantané : Chabala met le feu à Gerland

Bientôt, elle dévorera des poussins, c'est la loi de la nature. En attendant, Chabala fait mumuse avec un ballon géant.


Chabala trop absorbé par la foule, met des vents aux bénévoles.

Chabala surplombant Gerland, qu'elle a conquis par son enthousiasme.

Pau, pas vraiment dans le tempo


La ville du sud-ouest accueille l’équipe de France au 1e tour, mais au pays du rugby, la ferveur se fait discrète.

Samedi 1e décembre, J-1. Tout commence dans l’avion. Un retraité palois découvre ahuri, qu’il voyage avec l’équipe kazakhe. Il faut qu’une organisatrice lui explique que Pau accueille durant trois jours le mondial de hand féminin. France-Argentine en match d’ouverture ? « Chez nous, on préfère le rugby », lâche-t-il en savourant dans L’équipe un article présentant le derby basque (Bayonne-Biarritz) du championnat de France de rugby, qui a lieu l’après-midi même.

Dimanche 2 décembre, jour J. Le début du mondial est tout proche, mais la fièvre, elle, n’est pas vraiment montée en ville. Sur les panneaux publicitaires, Quick, sponsor de l’élan béarnais, le club de basket de la ville, s’affiche en 4x3. « Même si l’équipe joue moins bien cette saison, le basket reste avec le rugby le sport numéro un ici », souligne Dominique Barreyat, chauffeur de taxis. « Je sillonne la ville toute la journée, mais j’ai pas vu beaucoup de supporteurs dans les rues. »


Dans le centre en effet, l’ambiance est calme. Seule une affiche du magazine Hand’action dans un kiosque rappelle que la cité pyrénéenne accueille le mondial. Deux étudiantes rencontrées place Clémenceau avouent ne même pas être au courant que les Bleues vont jouer chez elles le soir-même.

Au bar Fosters, haut-lieu des soirées sportives, le match sera retransmis. Mais, on ne s’attend pas à une soirée endiablée. « Je ne savais même pas que la France jouait ici, avoue dubitatif Corentin, serveur. Ce soir, ça sera pas la folie comme France-Nouvelle Zélande en rugby il y a deux mois, on pouvait plus circuler. »

Un peu plus loin, sur le boulevard des Pyrénées, Béatrice Perran, libraire, s’enthousiasme. « Le hand, je n’y comprends rien, mais comme je suis chauvine, je vais soutenir les Bleues. Elles vont aller loin nos pépètes. » Même si elle regrette le manque d’engouement des Palois, elle reste optimiste : « les supporteurs sont moins expressifs que ceux du rugby, mais si on gagne ce soir, ça va se lancer ! »

Les Bleues ont rempli leur mission hier soir en battant l’Argentine (37-12), aux Palois désormais de rentrer dans leur mondial.

L'Angola lessive l'organisation lyonnaise

On ne s'ennuie pas avec l'Angola. Ce matin, la chef de délégation, Ernesta Van-Dunen, décide qu'il faut laver les maillots de l'équipe championne d'Afrique (photo). Normal. Sauf qu'à l'hôtel de Tassin la Demi-Lune, dans la banlieue lyonnaise, c'est compliqué et plutôt cher pour la délégation angolaise. On propose à Ernesta qu'un blanchisseur passe prendre le linge et le ramène. C'est encore plus cher, l'option est tout naturellement écartée. Solution miracle, la laverie. Sauf qu'Ernesta ne veut pas lâcher ses donzelles et rester à devant le tambour pendant qu'elles sont à l'entraînement. Va donc pour la maison de François Joli, bénévole en charge de la logistique et grand manitou sur Tassin.

Joli geste, François prend le sac de linge sale et témoigne : "Ben, j'ai l'habitude, et comme j'habite à côté. Vous savez, je suis le responsable du club de Tassin, alors le lavage de maillots, je connais. Surtout que j'ai deux garçons qui ont toujours fait du hand : Guillaume, qui joue à Chambéry, en division 1, et Florent, à Villeurbanne, en division 2. Maintenant, je vous laisse. Je dois aller à la mairie de Tassin, voir si je peux trouver une salle et un rétro projecteur. Demain, les Angolaises veulent faire une séance vidéo."

Et à 14 heures, les précieux maillots, propres comme des sous neufs. Mission accomplie. Jean-Jacques Ramos, bénévole (logistique et traduction), commentera sobrement ce trajet vestimentaire : "Ernesta, elle fait quand même sa madame". Oui, Jean-Jacques, mais le Mondial n'est-il pas sous le signe des Femmes de défi ?

D comme ... Défense

La compétition a débuté, mais nous continuons à vous donner quelques clefs pour comprendre les bases du jeu. Petit coup de projecteur sur la défense.

Si les Françaises doivent aller loin dans ce championnat du monde, leur succès sera sans aucun doute bâti sur la défense. La défense, secteur clef du handball, base de lancement d'une bonne attaque.

Evidemment, il existe plusieurs types de défense. La plus répandue, celle qu'on appelle en 1-5. Ni voyez rien de barbare, il s'agit simplement, comme au foot (le fameux 4-4-2), de traduire la position de joueuses sur le terrain. Alors 1-5, c'est simple, ça veut dire cinq joueuses alignées le long de la ligne de 6 mètres (la zone) et une en position avancée, généralement le pivot, qui tente de gêner la circulation de balle entre les arrières et de "gratter" les ballons. C'est dans ce rôle que Jackson Richardson excellait.


Ensuite, l'autre type de défense assez commune est la 0-6. Là, toutes les joueuses sont alignées le long des 6 mètres et montent sur leur adversaire direct quand celle-ci a le ballon. Cette défense est en général utilisée par des équipes physiques qui mettent beaucoup d'intensité dans leur jeu. Aux championnats du monde, l'Allemagne, avec plusieurs joueuses qui culminent à plus de 1,80m, pratiquent la 0-6.



Enfin, tous les schémas sont envisageables en défense. Certaines équipes défendent ainsi en 2-4 (même principe, avec deux joueuses avancées), en 3-3, ou encore en tout-terrain, chaque joueuse collant aux basques de son adversaire. Ces tactiques sont généralement utilisées pour accentuer la pression. C'est d'ailleurs ce que les Coréennes ont fait, hier, face aux Paraguayennes, faibles techniquement, avec une défense en 3-3.

Illustration. Voici ce que peut donner une défense en 1-5 avec un pivot en avant, chapardeur de ballons de la trempe de Richardson:



Jack n'a pas perdu a main
envoyé par roucouletteetchabala

Ca pulse dès le matin pour les Allemandes

10h, lundi matin. Palais des sports Beaulieu à Nantes. Les Allemandes déboulent pour leur entraînement, tout sourire, un poste sur l'épaule qui balance un bon gros son techno.

Elles sont relax, les Germaniques, et pour cause, elles ont réussi leur entrée dans le tournoi (victoire sur l'Ukraine, 26 à 21) et leur match de lundi soir, face aux Paraguayennes, ne devrait pas leur poser de problème.

Alors, le réveil musculaire se fait tranquillou: quelques foulées pour s'échauffer, puis un petit foot au cours duquel les coéquipières de Grit Jurack s'en donnent à coeur joie.

Et tout ça en rythme. Apparemment les Allemandes apprécient pas mal, Ach, la techno-dance-pop en version originale.

Siraba Dembélé touche à tout




L'ailière des Bleues, Siraba Dembélé, inaugure cette rubrique playlist, sur les préférences musicales des joueuses de Rock'hand'roll!
"J'écoute à peu prés tout de Céline Dion, à ... Fifty cent, nous confie la joueuse de Mérignac. C'est selon les humeurs..." Des goûts très éclectiques, puisque Siraba, tout juste 21 ans, avoue ne pas avoir de chanteur fêtiche.
Et dans les vestiaires? "Pour le moment, on n'a pas de tube qu'on écoute pour nous booster, mais pourquoi pas après, si la compétition se déroule bien." Les Bleues ne se sont donc pas encore inspirées des Bleus champions du monde de foot en 98, avec l'inoubliable I will survive. Enquête musicale à suivre.

folle ambiance au palais des sports de Pau

Costumes traditionnels, grosse caisse et ... bonne humeur, la fanfare paloise a accueilli comme il se doit les supporteurs français, avec la complicité de Chabala!

Le petit poucet kazakh

Pour sa première participation aux mondiaux, le Kazakhstan la joue modeste. Mais il pourrait bien surprendre et poursuivre sa pente ascendante.
En 16 ans, l’ex-république soviétique a rattrapé le temps perdu. Depuis son indépendance, la jeune équipe s’affiche avec fierté. Fini le temps de l’URSS, durant lequel le Kazakhstan était alors dominé dans les compétitions de handball par la Mère-Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. Oubliée l’époque des matchs de bas de classement dans les ligues régionales. Terminées les périodes de vache maigre pour la fédération.

Même si le handball n’est pas très populaire, la pratique de la discipline se développe. « Le hand arrive après le foot et le volley, mais on a réussi à développer un championnat professionnel », souligne Mikhail Chekurov, journaliste à Pro-sport. Chaque année entre sept et dix clubs participent à cette ligue nationale.



Avec le développement du championnat, les résultats de la sélection nationale suivent : 2000, début de l’ascension, médaille de bronze de l’équipe junior aux jeux asiatiques ; 2002, victoire en championnat d’Asie ; récidive en 2007. Et pour parfaire leur cv, les joueuses kazakhes décrochent une inattendue médaille d’argent aux derniers jeux asiatiques en 2007. Une performance, qui leur permet de chiper aux favorites sud-coréennes leurs billets pour les Jeux olympiques de Pékin.

Une première, tout comme la participation au mondial. Au regard de ces derniers résultats, le Kazakhstan peut-il encore surprendre ? « Nous n’avons pas d’objectif précis, insiste Lev Yaniev, l’entraîneur, patriarche du hand féminin kazakh puisqu’il officiait déjà du temps de l’URSS. Nous n’avons jamais encore rencontré nos trois adversaires, donc je veux avant tout qu’on se familiarise avec le haut niveau, en vue des JO. » L’équipe a en effet été rajeunie et la moitié seulement du groupe est professionnel. Alors les Kazakhes visent plutôt Pékin que Paris.

Des menus pas très rock'n'roll


La bouillabaisse de Toulon, la rosette de Lyon, les rigolettes de Nantes,… Autant de spécialités qui échapperont en partie aux handballeuses. Evidemment, les joueuses ne sont pas venues en France en touristes gastronomiques, mais pour goûter aux joies de la victoire. Et, pour ce faire, le régime alimentaire doit être respecté au coup de fourchette près. « L’IHF [la fédération internationale de handball] nous demande de respecter au gramme près le cahier des charges qu’elle a élaboré. Des plats sont donc préparés spécialement pour les équipes, dans les hôtels où elles logent », explique Michel Hatret, responsable de l’hébergement et de l’alimentation pour le site de Toulon.
Autre problème : l’heure des repas n’est pas la même pour toutes les équipes. En fonction de l’heure d’entraînement, de celle des matchs, et des habitudes, les délégations font rarement leur apparition en même temps dans la salle à manger.
Satisfaire tout le monde tient donc parfois du véritable casse-tête culinaire. « Les Chinoises, par exemple, mangent énormément d’œufs, sous toutes leurs formes, alors que les Roumaines seraient plus soupes de légume. » A chacun sa recette (miracle ?) pour être au meilleur de sa forme. A regarder le score serré d’hier entre les Roumaines, considérées comme les favorites du groupe D, et les Chinoises (31-29), les premières feraient peut-être bien de se faire une bonne omelette.

samedi 1 décembre 2007

Premières notes tunisiennes


Les handballeuses tunisiennes sont sorties satisfaites de leur entraînement à la veille du match contre la Pologne. "Tout s'est très bien passé. On a révisé l'attaque et la défense. C'était d'autant plus utile que c'était la première fois que l'on pouvait s'entraîner dans la salle où se déroule la compétition", raconte l'ailière Amira Fkih (photo).

Reste à voir si tout se passera aussi bien demain. Verdict dès 15 h, heure du premier jeu du groupe D.