Un terme japonisant qui fait allusion à l’envolée réalisée lors de ce geste technique très impressionnant. La joueuse intercepte la balle en vol, au dessus de la zone des six mètres, et tire avant de retomber. Une action très spectaculaire et souvent efficace. C'est LA spécialité des équipes amatrices de « show », et de folklore. Pour apercevoir un beau Kung Fu, il est recommandé de ne manquer aucun match de l’équipe brésilienne !
Bienvenue à tous!
Pour le tour principal du Mondial, elles ont changé d'endroit, et nous aussi.
Désormais, vous pourrez suivre les coulisses de la compétition à une nouvelle adresse, http://rockhandroll.blogs.liberation.fr/. Pour les fénéants, voici le lien: Rock'Hand'Roll
A tout de suite pour de nouvelles aventures!
C'est parti!
Les joueuses suent, les organisateurs paniquent, les journalistes bavardent. D'autres sont déjà plongés dans le feu de l'action. Comme Chabala, la mascotte, en vadrouille depuis des mois. Ou nous, plus modestement, qui couvrons l'événement depuis les bancs de touche.
92 matches en quinze jours. Et autant d'à-côtés. Portraits, reportages, échos, interviews, vidéos et podcasts...
Découvrez nos rubriques sur les dessous du Mondial féminin:
-Rythm'n Bleues, l'actualité de l'équipe de France.
-World Music, les nouvelles du reste du monde.
-Les groupies, du côté des supporters
-Solo, les plus beaux gestes du Mondial
-Chabalabala, ou connaitre la mascotte en long et en large
-Toute la gamme, les règle et les coups du handball
-Backstage, les coulisses de l'organisation
-Roadies, l'entourage des joueuses
-Playlist, l'univers musical du Mondial
jeudi 6 décembre 2007
K .... comme Kung Fu
Au service du handball de son pays
La carotte et le verre de lait
L'ennemi numéro un du
Et une brochette, et une !
L’ours, la gazelle et le légionnaire….
Parlons un peu de la Hongrie, de ses joueuses, de ses hommes et de ses coutumes. Si la magyare, à l’image d’Anita Gorbicz, est réputée pour sa beauté et ses dons sportifs manifestes (ci-dessous), le magyare, lui, se révèle brute et bourru. Jalousie masculine ? Pas sûr…
Reprenons depuis le début. La Hongrie arrive à Nîmes. Favorite du groupe B, elle est attendue de pied ferme par les légionnaires du coin, visiblement émoustillés de voir leurs compatriotes s’ébattre sur le terrain. Mise en jambe contre le Japon, on déroule contre le Congo et on assure contre l’Espagne. Voilà le programme d’Andras Nemeth, l’entraineur national. Mais concrètement, ses joueuses se font peur contre des surprenantes Japonaises, souffrent face aux Congolaises et se font accrocher par les Espagnoles. C’en est trop pour notre Hongrois à la carrure plantigrade. De près, ce sont surtout ses mains qui frappent l’esprit. Des pattes d’ours, sans faire injure à ses voisins slovènes. Sans doute pour attraper des saumons en vacances.
Au fil des jours, notre coach se renferme, comme s’il n’arrivait pas à attraper son pot de miel. Le soir du premier match, il regrettait que ses joueuses n’aient pas joué « le match en entier ». A contempler ses yeux noirs, plus grizzli que Winnie, on se prend à remercier le ciel de ne pas faire partie des handballeuses sous ses ordres. Le second soir, il espérait juste que ses protégées pourrait jouer « cette fois-ci jusqu’au bout », non sans égratigner au passage l’arbitrage : « Je n’ai pas vu le même match que les arbitres ». Personne ne moufte, surtout pas les accusés : deux mètres au garrot, des chaînes en or qui pendent partout où c’est possible, ça calme tout de suite. Renseignement pris, elle n’a pas l’air d’avoir que des amis, notre bestiole. Les journalistes hongrois « n’aiment pas dire du mal des gens, mais c’est un connard. Un gros connard, même. »
Vient l’apothéose, le match contre l’Espagne. La furia ibérique contraint les Hongroises à concéder le match nul. Une contre-performance, assurément. M. Nemeth arrive en conférence de presse avec dix minutes de retard. Le coach espagnol, « muy feliz », est déjà en train de répondre aux questions. L’assistant hongrois, aussi commode que son patron, l’interrompt : « Vous pouvez nous laisser faire notre déclaration ? Pourquoi vous répondez aux journalistes? C’est d’abord aux entraineurs de parler et après c’est les questions. Ca fait vingt ans que ça marche comme ça». Silence gêné. Connivence anti-magyare: « Allez-y, faites- la votre déclaration ». Va-t-il démissionner ? Part-il hiberner? « Nous n’avons pas bien joué et nous ne méritons pas de gagner. » Cinq secondes, une phrase. « Des questions ? » Oui. « Comment va se passer pour vous la suite de la compétition ? ». Il lève un sourcil, baisse le menton et lâche un grognement : « Je ne suis pas devin. D’autres questions ? » Une dernière, peut-être : « ça vous fait quoi d’avoir gagné le prix citron ? »
La meilleure joueuse angolaise va raccrocher fin janvier
mercredi 5 décembre 2007
Les Bleues en route vers Metz
Les handballeuses françaises doivent encore patienter un peu avant de retrouver Paris Bercy. Pour l’heure, elles quittent Pau, direction Metz, pour le tour principal de la compétition, où elles vont notamment affronter la Russie, tenante du titre et la Norvège, championne d’Europe.
Une fois dans l’avion spécialement affrété pour elles, le bon cette fois-ci, les Bleues s’installent ensemble. Laissant les joueuses croates de l’autre côté. Après la victoire hier soir contre leurs voisines dans l’avion, la nuit a été courte entre les massages et le dîner. Et le réveil difficile. Alors ce matin, les visages sont fâtigués. La jeune Allison Pineau, au regard de panthère, a pour une fois des petits yeux. Son oreiller dans les mains, elle s’endort à côté de Sophie Herbrecht. L’arrière des Bleues, feuillette tranquilement un magazine people. Ça change de l’Equipe que dévorent consciencieusement les anciennes Isabelle Wendling et Stéphanie Cano.
L’entraîneur, Olivier Krumbholz, comme à son habitude, stressé, ne tient pas en place. Il fait des allers-retours dans l’allée pour voir ses protégées. L’arrière Mariama Signate lui fait part de ses inquiétudes : « Pourquoi t’as limité mon temps de jeu hier soir ? » « Tu sais, t’es la n°2, faut que tu prennes ce qu’on te donne. Analyse pas trop, c’est moi le coach. »
Pour se consoler, la joueuse de Fleury sort son ordinateur et décide de mater un bon petit film à l’eau de rose avec Madonna et Ruppert Everett. Trop tard, l’avion amorce déjà sa descente sur Metz !
Katsuhiko Kinoshita, comme ça se prononce
Katsuhiko Kinoshita.
Katsuhiko Kinoshita.
Tiens mais au fait, Katsuhiko Kinoshita, ça ne sonne pas exactement australien...
En effet(1), Katsu n’est pas un "Aussie". Et ce Japonais de 35 ans n’aurait jamais dû se retrouver à Saint-Brieuc ces trois derniers jours, ce qui aurait bien arrangé le speaker de la salle Steredenn.
(1) l’art de la transition est l’une des premières leçons enseignées à l’école de journalisme.
L'été dernier, la fédération australienne lui propose le poste d'entraîneur-assistant de l'équipe nationale féminine. Quelques jours avant la démission, toujours inexpliquée, de l'entraîneur en place, Jacob Vestergaard. Quelques jours, surtout, avant les qualifications de la zone Océanie pour le championnat du monde en France. C'est donc Katsu qui s'y colle. Et remplit parfaitement sa mission, qualifiant pour le mondial des joueuses qu'il connaît à peine.
3 matchs, 3 défaites, 106 buts encaissés, et un ticket pour Plaisir et l'alléchante "Coupe du président".
Mais l'objectif de Katsu et ses filles était bien d'engranger de l'expérience aux côtés de grandes nations telles que la Russie ou le Brésil. C'est fait. Avec, en prime, les encouragements d'une haute autorité du hand féminin, l'entraîneur russe Evgueni Trefilov. De son côté, le coach macédonien Ljubomir Savevski a assuré qu' "avec son style de jeu, l'Australie progresse et finira par obtenir des résultats."
Un bel hommage à la "Katsu-touch", un jeu à base de passes ultra-rapides, redoublées ou feintées. Une manière de se transmettre la balle qui n'est pas sans évoquer le rugby, de l'aveu du technicien lui-même.
C'est vrai, au départ, le truc de Katsu, c’était le ballon ovale.
mardi 4 décembre 2007
La magic playlist de Chabala
Des tigresses un peu tendres
Un roumain sauce congolaise
Mais là ne réside pas l'intérêt essentiel du personnage. Le mieux, ce sont ses rapports avec les Congolais. Il ne mâche pas ses mots: "Comment voulez-vous vous préparer quand les joueuses se réunissent deux jours avant le Mondial, sans aucune préparation?" s'emporte-t-il dimanche à Nîmes, après le match contre l'Espagne. La congolaise Aurelle Itoua confirme: " On ne se connait pas entre joueuses, c'est dur de défendre."
La délégation congolaise en impose également. Presque plus d'officiels que de joueuses. Tous prompts à jouer les coaches. Pendant le match contre la Hongrie, perdu lui aussi, on entendait le rang congolais crier depuis les tribunes: il voulait le remplacement de la gardienne. Hier contre le Japon, un militaire en uniforme, passait son temps à parler aux joueuses. Qui lui répondaient d'un pouce levé. Cause toujours je t'écoute... Cinq minutes plus tard, le gradé s'en prend au roumain: "Tu fais n'importe quoi! Fais gaffe!" Gheorge s'est retourné, et d'un geste vif, plutôt clair, il répondit.
Viennent ensuite les journalistes du pays. Plus nombreux à eux seuls que les Espagnols, que les Japonais et les Hongrois réunis. Dimanche, lors de la conférence de presse, ils n'ont pas hésité à mettre en doute le coaching du Roumain. On n'a pas vraiment compris ce qu'il a répondu. Mais il devait y avoir à boire et à manger... Et après la victoire, surprise, des Congolaises contre le Japon, on s'attendait à les voir aussi heureux que les joueuses, qui transformaient au même moment les vestiaires nîmois en fête du village. C'était mal les connaitre: une seule question, à l'entraineur japonais... et rien pour le vainqueur du jour! En partant, Gheorge, déconfit, confie aux journalistes français: " Vous avez vu? J'espère que vous écrirez ce que je vis avec eux..." C'est chose faite.
Chabala à la sauce béarnaise
Joueuse amateur de hand en Gironde, Céline a côtoyé en club quelques unes des Bleues : Myriam Korfanty à Mios et Siraba Dembélé à Mérignac. Pas moyen alors pour elle, de ne pas s’engager dans le mondial. Son rôle ? Ce sera mascotte officielle. « J’ai été choisi tout de suite par la ligue, grâce à mon côté pître. »
Danser avec les enfants, faire le zouave sur le terrain pendant les temps morts et à la mi-temps, se faire arracher les moustaches par les supporteurs, Chabala doit assurer. Alors pour être toujours au top, quatre chabalettes se relaient toute les heures. « A l’intérieur du costume, il fait super chaud et puis la tête pèse lourd, faut faire gaffe de ne pas la laisser tomber : ça ferait marrer mes copains bénévoles, mais pour les enfants, çe serait la fin de la magie. »
Si la magie a un coût, plus de 3000 euros le costume, aux frais de la ligue d’Aquitaine, les petites peluches se vendent comme des petits pains à la mi-temps. A tel point, que la ligue envisage d’offrir une seconde vie à Chabala après la soirée d’adieu du 22 décembre. « Au lieu qu’il finisse dans une vitrine ou dans un placard, il continuera à faire des animations dans un club girondin. » Ouf, on est rassuré !
*Photos bientôt disponibles
Âge : 32 ans
Taille : 1,59 pour la paloise Céline, « mais le costume est extensible grâce à un mini-chausson ».
Maria-Luz, la lumière française des Espagnoles
Parfois, on se dit que l'on est à sa place. C'est sûrement le cas de Maria-Luz Bougeant. La coordinatrice de l'équipe d'Espagne a de la famille en Catalogne. Un père madrilène et une mère valenciane. Maria-Luz baigne dans le handball. Un mari président du HAC Handball et un fils entraineur de l'équipe première. "On nous appelle la famille du Havre", confie-t-elle.
Depuis samedi, elle vit à Nîmes, avec les Espagnoles. Elle est chargée de faire la liaison entre la délégation ibérique et le reste du monde. Le chauffeur du bus, l'hôtel, les organisateurs, les cuisiniers, entre (nombreux) autres. Elle trouve des place aux familles des joueuses. Elle fait office de traductrice pour les journalistes. Elle passe sa journée l'oreille collée au téléphone: régler les problèmes, ça prend du temps. Et de l'énergie. Demandez à Fernando (photo), l'intendant des Ibériques, interlocuteur privilégié de la Française. Elle estime qu'elle a de la chance."Les Espagnoles sont faciles à vivre. Pas de lubies, elles sont très pro et rigoureuses, malgré leur jeunesse. L'ambiance est très bonne entre elles, elles sont soudées, je le vois bien."
Tout est réglé comme du papier à musique: "Petit déjeuner, balade, entrainement, entraînement, vidéo, match, diner, dodo." Elle profite du moment. Même si parfois, vivre à l'espagnole, c'est difficile: "On mange à 14 heures!" Mais ce qu'elle redoute le plus, c'est la monotonie des repas. "C'est toujours pareil, j'en ai déjà marre. Buffet de crudités, poulet, pâtes ou riz à la sauce tomate. Et de temps en temps, un steack haché." Le grand jeu. Mais pour elle, le luxe, c'est de vivre son Mondial sur le bord du terrain.Médecin sportif, un métier corps et âme
Quand les Angolaises épuisent le cuisinier
Dimanche soir, le médecin de l’équipe, arrivé en France sans aucun programme de nutrition pour la compétition, explique à Roland Ferreira, le traducteur en chef, qu’une petite rascasse sur un lit de riz aux fruits de mer, le tout en sauce bien sûr, ferait le bonheur de l’équipe. « Le cuistot ne connaissait pas la recette. J’ai appelé ma femme, qui est portugaise, pour qu’elle lui raconte la recette. Le secret, c’est la coriandre, il ne faut surtout pas l’oublier », détaille Roland. Lundi matin, le brave cuistot se lève à l’aube pour aller chercher des produits frais, ne trouve pas de rascasse, mais sa cousine, la délicieuse dorade. Il concocte un mets subtil, goûté par votre serviteur.
La dorade n'a pas rassasié les joueuses Angolaises
Mais en arrivant dans la salle de repas des Angolaises, trois bras se lèvent pour réclamer des steaks. Le cuisinier, un peu blasé, les fait cuire et les amène. Là, une grande partie de la délégation veut désormais de la viande, laissant la blanche dorade baigner dans sa sauce. Dépité, il s’énervera en cuisine : « Ce n’est pas possible. Ils ne sont pas foutus de respecter les menus. »
Mathieu Grégoire
L'extaordinaire Chabala briochine
Quelle n'est pas notre déception en revanche, un peu plus tard dans la soirée, lorsque le masque tombe. Notre charmante Chabala est un Chabalo. Antoine Chabalo.
Silence radio chez les Roumaines
Les jumelles Cristaldo: l'avenir du handball paraguayen
Il y a quatre ans, elles jouaient encore au basket dans leur région de Caaguazu, au sud du pays. Elles se font repérer par les sélectionneurs de handball et comprennent la chance qu'elles ont de progresser dans ce sport peu développé au Paraguay. Ce choix est le bon.
Des carrières chacune de leur côté
Les choses s'enchaînent très vite et, il y a un an, les deux jumelles ont finalement dû se séparer pour continuer leur carrière. Direction San Jose pour Giuliana, Emiliano R Fernandez pour Beatriz, deux clubs de l'élite paraguayenne. La séparation a-t-elle été difficile? "Nous nous étions préparées pendant un an", sourit Beatriz. Depuis, leur préparation est soutenue: entraînement le matin pendant deux heures, puis le soir pendant trois.
Et puis, à cet âge-là, on fait encore des études. Les deux soeurs entreront bientôt à l'université d'Asuncion, la capitale, en architecture et en comptabilité.
Giuliana et Beatriz se verront peut-être de moins en moins les prochains temps. Giuliana va en effet faire un test, après le Mondial, pour le club espagnol d'Alcobenda. Mais les jumelles auront toujours la sélection nationale pour se retrouver.
Andrew, le traducteur de ces dames
Toujours plus haut, toujours plus fort
Et pourtant. Quand un une sanction est sifflée par l’arbitre, un cri dé-chi-rant emplit les lieux. Assassinat de la fautive en coulisses? Entraîneur en pleine crise de nerfs? Non, DJ.
« Nous avons une liste standard qui nous est fournie par l’IHF, pour que la musique soit la même sur tous les sites », explique David Dubaril (photo) responsable de l’animation sonore pour le site de Toulon.
A chaque moment du jeu sa musique : six jingles pour les buts, cinq pour les sanctions (bruit de coucou, par exemple), quatre musiques pour les penalties (french cancan, musique des Dossiers de l’écran,…), sept pour les temps morts (Gilberto Gil, Diam’s,…), cinq pour le passage de la serpillère (J’aime regarder les filles, Les Bronzés,…).
Tout ça bien souvent accompagné de l’incomparable déhanché de la mascotte, Chabala.
lundi 3 décembre 2007
Arbitrage en duo
Une union qui roule. Pour monter en grade, les arbitres doivent être performants à chaque rencontre. "Il y a un vrai classement des arbitres, on nous juge tout le temps". Premier match en Division 1 en 1998. Premier match international, chez les jeunes, en 2000. Première finale internationale en 2004, en championnats du monde espoir. Et premier match international senior cette semaine, à Nîmes, au Mondial. "Tout s'est bien passé pour une première. On s'attendait à un match serré entre la Hongrie et le Japon, mais pas à ce point".
Pas de crise de ménage. Sur le terrain, les tâches sont bien réparties, surtout dans les zones d'influence. "On encadre le jeu en diagonale, on arrête le jeu au premier coup de sifflet". Chacun sait ce qu'il doit faire. La difficulté, c'est de rester lucide: "Le hand est un sport de contact qui se joue en peu d'espace avec beaucoup de joueurs. Ca va très vite." Difficile de ne pas faire d'erreur.
De la difficulté d'être jeunes. "Nous faisons partie d'une nouvelle génération d'arbitres. On est aussi compétents que les autres, mais les bancs et les joueurs nous respectent parfois moins que nos aînés", regrette Laurent. Le duo risque de se retrouver à Beauvais pour la Coupe du Président. " Il y a deux autres arbitres français, plus expérimentés. Ce sont eux qui iront en poules finales". La prochaine fois, sans doute, ce sera pour eux.
C comme Colle...
"J'en ai plein les doigts!" Une rengaine chez les handballeuses. Les doigts qui collent, le cauchemar de ces dames. Car le petit ballon n'est pas si ridicule, et le tenir dans la main relève parfois de l'acrobatie. La parade existe cependant: la colle, autrement dénommée résine. Appelations toxicomanes rappellant à quel point le stratagème est utile. 1O euros la dose, selon la qualité, sur le net. Le produit, qui s'applique sur les paumes, permet une adhérence surnaturelle. Pas des ventouses, mais presque.
La joueuse de hand ne se promène pas pour autant sur le terrain avec un pot de colle dans la poche. Imaginez quels dégâts pourraient advenir en cas de choc avec une adversaire. Pour éviter un surplus de siamoises, la handballeuse a trouvé l'astuce: un bout de sparadrap sur la chaussure, qu'elle badigeonne de résine. Un réservoir dans lequel elle puise allégrement. En match, la colle, ça peut brûler ceux d'en face...
Si cette Congolaise peut tenir la balle de cette manière contre l'Espagne, hier à Nîmes, c'est tout simplement grâce à notre substance qui ne laisse pas de trace et qui part au premier lavage. En plissant des yeux ( pour les myopes), on aperçevrait presque la résine sur ses baskets.
Instantané : Chabala met le feu à Gerland
Chabala trop absorbé par la foule, met des vents aux bénévoles.
Chabala surplombant Gerland, qu'elle a conquis par son enthousiasme.Pau, pas vraiment dans le tempo
Samedi 1e décembre, J-1. Tout commence dans l’avion. Un retraité palois découvre ahuri, qu’il voyage avec l’équipe kazakhe. Il faut qu’une organisatrice lui explique que Pau accueille durant trois jours le mondial de hand féminin. France-Argentine en match d’ouverture ? « Chez nous, on préfère le rugby », lâche-t-il en savourant dans L’équipe un article présentant le derby basque (Bayonne-Biarritz) du championnat de France de rugby, qui a lieu l’après-midi même.
Dimanche 2 décembre, jour J. Le début du mondial est tout proche, mais la fièvre, elle, n’est pas vraiment montée en ville. Sur les panneaux publicitaires, Quick, sponsor de l’élan béarnais, le club de basket de la ville, s’affiche en 4x3. « Même si l’équipe joue moins bien cette saison, le basket reste avec le rugby le sport numéro un ici », souligne Dominique Barreyat, chauffeur de taxis. « Je sillonne la ville toute la journée, mais j’ai pas vu beaucoup de supporteurs dans les rues. »
Dans le centre en effet, l’ambiance est calme. Seule une affiche du magazine Hand’action dans un kiosque rappelle que la cité pyrénéenne accueille le mondial. Deux étudiantes rencontrées place Clémenceau avouent ne même pas être au courant que les Bleues vont jouer chez elles le soir-même.
Au bar Fosters, haut-lieu des soirées sportives, le match sera retransmis. Mais, on ne s’attend pas à une soirée endiablée. « Je ne savais même pas que la France jouait ici, avoue dubitatif Corentin, serveur. Ce soir, ça sera pas la folie comme France-Nouvelle Zélande en rugby il y a deux mois, on pouvait plus circuler. »
Un peu plus loin, sur le boulevard des Pyrénées, Béatrice Perran, libraire, s’enthousiasme. « Le hand, je n’y comprends rien, mais comme je suis chauvine, je vais soutenir les Bleues. Elles vont aller loin nos pépètes. » Même si elle regrette le manque d’engouement des Palois, elle reste optimiste : « les supporteurs sont moins expressifs que ceux du rugby, mais si on gagne ce soir, ça va se lancer ! »
L'Angola lessive l'organisation lyonnaise
D comme ... Défense
Si les Françaises doivent aller loin dans ce championnat du monde, leur succès sera sans aucun doute bâti sur la défense. La défense, secteur clef du handball, base de lancement d'une bonne attaque.
Evidemment, il existe plusieurs types de défense. La plus répandue, celle qu'on appelle en 1-5. Ni voyez rien de barbare, il s'agit simplement, comme au foot (le fameux 4-4-2), de traduire la position de joueuses sur le terrain. Alors 1-5, c'est simple, ça veut dire cinq joueuses alignées le long de la ligne de 6 mètres (la zone) et une en position avancée, généralement le pivot, qui tente de gêner la circulation de balle entre les arrières et de "gratter" les ballons. C'est dans ce rôle que Jackson Richardson excellait.
Ensuite, l'autre type de défense assez commune est la 0-6. Là, toutes les joueuses sont alignées le long des 6 mètres et montent sur leur adversaire direct quand celle-ci a le ballon. Cette défense est en général utilisée par des équipes physiques qui mettent beaucoup d'intensité dans leur jeu. Aux championnats du monde, l'Allemagne, avec plusieurs joueuses qui culminent à plus de 1,80m, pratiquent la 0-6.
Enfin, tous les schémas sont envisageables en défense. Certaines équipes défendent ainsi en 2-4 (même principe, avec deux joueuses avancées), en 3-3, ou encore en tout-terrain, chaque joueuse collant aux basques de son adversaire. Ces tactiques sont généralement utilisées pour accentuer la pression. C'est d'ailleurs ce que les Coréennes ont fait, hier, face aux Paraguayennes, faibles techniquement, avec une défense en 3-3.
Illustration. Voici ce que peut donner une défense en 1-5 avec un pivot en avant, chapardeur de ballons de la trempe de Richardson:
Jack n'a pas perdu a main
envoyé par roucouletteetchabala
Ca pulse dès le matin pour les Allemandes
Elles sont relax, les Germaniques, et pour cause, elles ont réussi leur entrée dans le tournoi (victoire sur l'Ukraine, 26 à 21) et leur match de lundi soir, face aux Paraguayennes, ne devrait pas leur poser de problème.
Alors, le réveil musculaire se fait tranquillou: quelques foulées pour s'échauffer, puis un petit foot au cours duquel les coéquipières de Grit Jurack s'en donnent à coeur joie.
Et tout ça en rythme. Apparemment les Allemandes apprécient pas mal, Ach, la techno-dance-pop en version originale.
Siraba Dembélé touche à tout
"J'écoute à peu prés tout de Céline Dion, à ... Fifty cent, nous confie la joueuse de Mérignac. C'est selon les humeurs..." Des goûts très éclectiques, puisque Siraba, tout juste 21 ans, avoue ne pas avoir de chanteur fêtiche.
Et dans les vestiaires? "Pour le moment, on n'a pas de tube qu'on écoute pour nous booster, mais pourquoi pas après, si la compétition se déroule bien." Les Bleues ne se sont donc pas encore inspirées des Bleus champions du monde de foot en 98, avec l'inoubliable I will survive. Enquête musicale à suivre.
folle ambiance au palais des sports de Pau
Le petit poucet kazakh
En 16 ans, l’ex-république soviétique a rattrapé le temps perdu. Depuis son indépendance, la jeune équipe s’affiche avec fierté. Fini le temps de l’URSS, durant lequel le Kazakhstan était alors dominé dans les compétitions de handball par la Mère-Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. Oubliée l’époque des matchs de bas de classement dans les ligues régionales. Terminées les périodes de vache maigre pour la fédération.
Même si le handball n’est pas très populaire, la pratique de la discipline se développe. « Le hand arrive après le foot et le volley, mais on a réussi à développer un championnat professionnel », souligne Mikhail Chekurov, journaliste à Pro-sport. Chaque année entre sept et dix clubs participent à cette ligue nationale.
Avec le développement du championnat, les résultats de la sélection nationale suivent : 2000, début de l’ascension, médaille de bronze de l’équipe junior aux jeux asiatiques ; 2002, victoire en championnat d’Asie ; récidive en 2007. Et pour parfaire leur cv, les joueuses kazakhes décrochent une inattendue médaille d’argent aux derniers jeux asiatiques en 2007. Une performance, qui leur permet de chiper aux favorites sud-coréennes leurs billets pour les Jeux olympiques de Pékin.
Une première, tout comme la participation au mondial. Au regard de ces derniers résultats, le Kazakhstan peut-il encore surprendre ? « Nous n’avons pas d’objectif précis, insiste Lev Yaniev, l’entraîneur, patriarche du hand féminin kazakh puisqu’il officiait déjà du temps de l’URSS. Nous n’avons jamais encore rencontré nos trois adversaires, donc je veux avant tout qu’on se familiarise avec le haut niveau, en vue des JO. » L’équipe a en effet été rajeunie et la moitié seulement du groupe est professionnel. Alors les Kazakhes visent plutôt Pékin que Paris.
Des menus pas très rock'n'roll
Autre problème : l’heure des repas n’est pas la même pour toutes les équipes. En fonction de l’heure d’entraînement, de celle des matchs, et des habitudes, les délégations font rarement leur apparition en même temps dans la salle à manger.
Satisfaire tout le monde tient donc parfois du véritable casse-tête culinaire. « Les Chinoises, par exemple, mangent énormément d’œufs, sous toutes leurs formes, alors que les Roumaines seraient plus soupes de légume. » A chacun sa recette (miracle ?) pour être au meilleur de sa forme. A regarder le score serré d’hier entre les Roumaines, considérées comme les favorites du groupe D, et les Chinoises (31-29), les premières feraient peut-être bien de se faire une bonne omelette.