Bienvenue à tous!

On vous avez dit que Rock'Hand'Roll suivrait les moindres pas des joueuses.

Pour le tour principal du Mondial, elles ont changé d'endroit, et nous aussi.
Désormais, vous pourrez suivre les coulisses de la compétition à une nouvelle adresse, http://rockhandroll.blogs.liberation.fr/. Pour les fénéants, voici le lien:
Rock'Hand'Roll

A tout de suite pour de nouvelles aventures!




C'est parti!
Les joueuses suent, les organisateurs paniquent, les journalistes bavardent. D'autres sont déjà plongés dans le feu de l'action. Comme Chabala, la mascotte, en vadrouille depuis des mois. Ou nous, plus modestement, qui couvrons l'événement depuis les bancs de touche.
92 matches en quinze jours. Et autant d'à-côtés. Portraits, reportages, échos, interviews, vidéos et podcasts...
Découvrez nos rubriques sur les dessous du Mondial féminin:
-Rythm'n Bleues, l'actualité de l'équipe de France.
-World Music, les nouvelles du reste du monde.
-Les groupies, du côté des supporters
-Solo, les plus beaux gestes du Mondial
-Chabalabala, ou connaitre la mascotte en long et en large
-Toute la gamme, les règle et les coups du handball
-Backstage, les coulisses de l'organisation
-Roadies, l'entourage des joueuses
-Playlist, l'univers musical du Mondial

lundi 3 décembre 2007

Arbitrage en duo

En handball, l'arbitrage, c'est une affaire de couple. Laurent Reveret et Nordine Lazaar ont revêtu la tunique noir la même année, en 1991. Ils viennent de la même ville, Clermont Ferrand. Ils ont le même âge, 31 ans. Et ils ont commencé par user leur sifflet sur les mêmes terrains du championnat scolaire.



Une union qui roule. Pour monter en grade, les arbitres doivent être performants à chaque rencontre. "Il y a un vrai classement des arbitres, on nous juge tout le temps". Premier match en Division 1 en 1998. Premier match international, chez les jeunes, en 2000. Première finale internationale en 2004, en championnats du monde espoir. Et premier match international senior cette semaine, à Nîmes, au Mondial. "Tout s'est bien passé pour une première. On s'attendait à un match serré entre la Hongrie et le Japon, mais pas à ce point".

Pas de crise de ménage. Sur le terrain, les tâches sont bien réparties, surtout dans les zones d'influence. "On encadre le jeu en diagonale, on arrête le jeu au premier coup de sifflet". Chacun sait ce qu'il doit faire. La difficulté, c'est de rester lucide: "Le hand est un sport de contact qui se joue en peu d'espace avec beaucoup de joueurs. Ca va très vite." Difficile de ne pas faire d'erreur.

De la difficulté d'être jeunes. "Nous faisons partie d'une nouvelle génération d'arbitres. On est aussi compétents que les autres, mais les bancs et les joueurs nous respectent parfois moins que nos aînés", regrette Laurent. Le duo risque de se retrouver à Beauvais pour la Coupe du Président. " Il y a deux autres arbitres français, plus expérimentés. Ce sont eux qui iront en poules finales". La prochaine fois, sans doute, ce sera pour eux.

C comme Colle...


"J'en ai plein les doigts!" Une rengaine chez les handballeuses. Les doigts qui collent, le cauchemar de ces dames. Car le petit ballon n'est pas si ridicule, et le tenir dans la main relève parfois de l'acrobatie. La parade existe cependant: la colle, autrement dénommée résine. Appelations toxicomanes rappellant à quel point le stratagème est utile. 1O euros la dose, selon la qualité, sur le net. Le produit, qui s'applique sur les paumes, permet une adhérence surnaturelle. Pas des ventouses, mais presque.

La joueuse de hand ne se promène pas pour autant sur le terrain avec un pot de colle dans la poche. Imaginez quels dégâts pourraient advenir en cas de choc avec une adversaire. Pour éviter un surplus de siamoises, la handballeuse a trouvé l'astuce: un bout de sparadrap sur la chaussure, qu'elle badigeonne de résine. Un réservoir dans lequel elle puise allégrement. En match, la colle, ça peut brûler ceux d'en face...

Si cette Congolaise peut tenir la balle de cette manière contre l'Espagne, hier à Nîmes, c'est tout simplement grâce à notre substance qui ne laisse pas de trace et qui part au premier lavage. En plissant des yeux ( pour les myopes), on aperçevrait presque la résine sur ses baskets.

Instantané : Chabala met le feu à Gerland

Bientôt, elle dévorera des poussins, c'est la loi de la nature. En attendant, Chabala fait mumuse avec un ballon géant.


Chabala trop absorbé par la foule, met des vents aux bénévoles.

Chabala surplombant Gerland, qu'elle a conquis par son enthousiasme.

Pau, pas vraiment dans le tempo


La ville du sud-ouest accueille l’équipe de France au 1e tour, mais au pays du rugby, la ferveur se fait discrète.

Samedi 1e décembre, J-1. Tout commence dans l’avion. Un retraité palois découvre ahuri, qu’il voyage avec l’équipe kazakhe. Il faut qu’une organisatrice lui explique que Pau accueille durant trois jours le mondial de hand féminin. France-Argentine en match d’ouverture ? « Chez nous, on préfère le rugby », lâche-t-il en savourant dans L’équipe un article présentant le derby basque (Bayonne-Biarritz) du championnat de France de rugby, qui a lieu l’après-midi même.

Dimanche 2 décembre, jour J. Le début du mondial est tout proche, mais la fièvre, elle, n’est pas vraiment montée en ville. Sur les panneaux publicitaires, Quick, sponsor de l’élan béarnais, le club de basket de la ville, s’affiche en 4x3. « Même si l’équipe joue moins bien cette saison, le basket reste avec le rugby le sport numéro un ici », souligne Dominique Barreyat, chauffeur de taxis. « Je sillonne la ville toute la journée, mais j’ai pas vu beaucoup de supporteurs dans les rues. »


Dans le centre en effet, l’ambiance est calme. Seule une affiche du magazine Hand’action dans un kiosque rappelle que la cité pyrénéenne accueille le mondial. Deux étudiantes rencontrées place Clémenceau avouent ne même pas être au courant que les Bleues vont jouer chez elles le soir-même.

Au bar Fosters, haut-lieu des soirées sportives, le match sera retransmis. Mais, on ne s’attend pas à une soirée endiablée. « Je ne savais même pas que la France jouait ici, avoue dubitatif Corentin, serveur. Ce soir, ça sera pas la folie comme France-Nouvelle Zélande en rugby il y a deux mois, on pouvait plus circuler. »

Un peu plus loin, sur le boulevard des Pyrénées, Béatrice Perran, libraire, s’enthousiasme. « Le hand, je n’y comprends rien, mais comme je suis chauvine, je vais soutenir les Bleues. Elles vont aller loin nos pépètes. » Même si elle regrette le manque d’engouement des Palois, elle reste optimiste : « les supporteurs sont moins expressifs que ceux du rugby, mais si on gagne ce soir, ça va se lancer ! »

Les Bleues ont rempli leur mission hier soir en battant l’Argentine (37-12), aux Palois désormais de rentrer dans leur mondial.

L'Angola lessive l'organisation lyonnaise

On ne s'ennuie pas avec l'Angola. Ce matin, la chef de délégation, Ernesta Van-Dunen, décide qu'il faut laver les maillots de l'équipe championne d'Afrique (photo). Normal. Sauf qu'à l'hôtel de Tassin la Demi-Lune, dans la banlieue lyonnaise, c'est compliqué et plutôt cher pour la délégation angolaise. On propose à Ernesta qu'un blanchisseur passe prendre le linge et le ramène. C'est encore plus cher, l'option est tout naturellement écartée. Solution miracle, la laverie. Sauf qu'Ernesta ne veut pas lâcher ses donzelles et rester à devant le tambour pendant qu'elles sont à l'entraînement. Va donc pour la maison de François Joli, bénévole en charge de la logistique et grand manitou sur Tassin.

Joli geste, François prend le sac de linge sale et témoigne : "Ben, j'ai l'habitude, et comme j'habite à côté. Vous savez, je suis le responsable du club de Tassin, alors le lavage de maillots, je connais. Surtout que j'ai deux garçons qui ont toujours fait du hand : Guillaume, qui joue à Chambéry, en division 1, et Florent, à Villeurbanne, en division 2. Maintenant, je vous laisse. Je dois aller à la mairie de Tassin, voir si je peux trouver une salle et un rétro projecteur. Demain, les Angolaises veulent faire une séance vidéo."

Et à 14 heures, les précieux maillots, propres comme des sous neufs. Mission accomplie. Jean-Jacques Ramos, bénévole (logistique et traduction), commentera sobrement ce trajet vestimentaire : "Ernesta, elle fait quand même sa madame". Oui, Jean-Jacques, mais le Mondial n'est-il pas sous le signe des Femmes de défi ?

D comme ... Défense

La compétition a débuté, mais nous continuons à vous donner quelques clefs pour comprendre les bases du jeu. Petit coup de projecteur sur la défense.

Si les Françaises doivent aller loin dans ce championnat du monde, leur succès sera sans aucun doute bâti sur la défense. La défense, secteur clef du handball, base de lancement d'une bonne attaque.

Evidemment, il existe plusieurs types de défense. La plus répandue, celle qu'on appelle en 1-5. Ni voyez rien de barbare, il s'agit simplement, comme au foot (le fameux 4-4-2), de traduire la position de joueuses sur le terrain. Alors 1-5, c'est simple, ça veut dire cinq joueuses alignées le long de la ligne de 6 mètres (la zone) et une en position avancée, généralement le pivot, qui tente de gêner la circulation de balle entre les arrières et de "gratter" les ballons. C'est dans ce rôle que Jackson Richardson excellait.


Ensuite, l'autre type de défense assez commune est la 0-6. Là, toutes les joueuses sont alignées le long des 6 mètres et montent sur leur adversaire direct quand celle-ci a le ballon. Cette défense est en général utilisée par des équipes physiques qui mettent beaucoup d'intensité dans leur jeu. Aux championnats du monde, l'Allemagne, avec plusieurs joueuses qui culminent à plus de 1,80m, pratiquent la 0-6.



Enfin, tous les schémas sont envisageables en défense. Certaines équipes défendent ainsi en 2-4 (même principe, avec deux joueuses avancées), en 3-3, ou encore en tout-terrain, chaque joueuse collant aux basques de son adversaire. Ces tactiques sont généralement utilisées pour accentuer la pression. C'est d'ailleurs ce que les Coréennes ont fait, hier, face aux Paraguayennes, faibles techniquement, avec une défense en 3-3.

Illustration. Voici ce que peut donner une défense en 1-5 avec un pivot en avant, chapardeur de ballons de la trempe de Richardson:



Jack n'a pas perdu a main
envoyé par roucouletteetchabala

Ca pulse dès le matin pour les Allemandes

10h, lundi matin. Palais des sports Beaulieu à Nantes. Les Allemandes déboulent pour leur entraînement, tout sourire, un poste sur l'épaule qui balance un bon gros son techno.

Elles sont relax, les Germaniques, et pour cause, elles ont réussi leur entrée dans le tournoi (victoire sur l'Ukraine, 26 à 21) et leur match de lundi soir, face aux Paraguayennes, ne devrait pas leur poser de problème.

Alors, le réveil musculaire se fait tranquillou: quelques foulées pour s'échauffer, puis un petit foot au cours duquel les coéquipières de Grit Jurack s'en donnent à coeur joie.

Et tout ça en rythme. Apparemment les Allemandes apprécient pas mal, Ach, la techno-dance-pop en version originale.

Siraba Dembélé touche à tout




L'ailière des Bleues, Siraba Dembélé, inaugure cette rubrique playlist, sur les préférences musicales des joueuses de Rock'hand'roll!
"J'écoute à peu prés tout de Céline Dion, à ... Fifty cent, nous confie la joueuse de Mérignac. C'est selon les humeurs..." Des goûts très éclectiques, puisque Siraba, tout juste 21 ans, avoue ne pas avoir de chanteur fêtiche.
Et dans les vestiaires? "Pour le moment, on n'a pas de tube qu'on écoute pour nous booster, mais pourquoi pas après, si la compétition se déroule bien." Les Bleues ne se sont donc pas encore inspirées des Bleus champions du monde de foot en 98, avec l'inoubliable I will survive. Enquête musicale à suivre.

folle ambiance au palais des sports de Pau

Costumes traditionnels, grosse caisse et ... bonne humeur, la fanfare paloise a accueilli comme il se doit les supporteurs français, avec la complicité de Chabala!

Le petit poucet kazakh

Pour sa première participation aux mondiaux, le Kazakhstan la joue modeste. Mais il pourrait bien surprendre et poursuivre sa pente ascendante.
En 16 ans, l’ex-république soviétique a rattrapé le temps perdu. Depuis son indépendance, la jeune équipe s’affiche avec fierté. Fini le temps de l’URSS, durant lequel le Kazakhstan était alors dominé dans les compétitions de handball par la Mère-Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. Oubliée l’époque des matchs de bas de classement dans les ligues régionales. Terminées les périodes de vache maigre pour la fédération.

Même si le handball n’est pas très populaire, la pratique de la discipline se développe. « Le hand arrive après le foot et le volley, mais on a réussi à développer un championnat professionnel », souligne Mikhail Chekurov, journaliste à Pro-sport. Chaque année entre sept et dix clubs participent à cette ligue nationale.



Avec le développement du championnat, les résultats de la sélection nationale suivent : 2000, début de l’ascension, médaille de bronze de l’équipe junior aux jeux asiatiques ; 2002, victoire en championnat d’Asie ; récidive en 2007. Et pour parfaire leur cv, les joueuses kazakhes décrochent une inattendue médaille d’argent aux derniers jeux asiatiques en 2007. Une performance, qui leur permet de chiper aux favorites sud-coréennes leurs billets pour les Jeux olympiques de Pékin.

Une première, tout comme la participation au mondial. Au regard de ces derniers résultats, le Kazakhstan peut-il encore surprendre ? « Nous n’avons pas d’objectif précis, insiste Lev Yaniev, l’entraîneur, patriarche du hand féminin kazakh puisqu’il officiait déjà du temps de l’URSS. Nous n’avons jamais encore rencontré nos trois adversaires, donc je veux avant tout qu’on se familiarise avec le haut niveau, en vue des JO. » L’équipe a en effet été rajeunie et la moitié seulement du groupe est professionnel. Alors les Kazakhes visent plutôt Pékin que Paris.

Des menus pas très rock'n'roll


La bouillabaisse de Toulon, la rosette de Lyon, les rigolettes de Nantes,… Autant de spécialités qui échapperont en partie aux handballeuses. Evidemment, les joueuses ne sont pas venues en France en touristes gastronomiques, mais pour goûter aux joies de la victoire. Et, pour ce faire, le régime alimentaire doit être respecté au coup de fourchette près. « L’IHF [la fédération internationale de handball] nous demande de respecter au gramme près le cahier des charges qu’elle a élaboré. Des plats sont donc préparés spécialement pour les équipes, dans les hôtels où elles logent », explique Michel Hatret, responsable de l’hébergement et de l’alimentation pour le site de Toulon.
Autre problème : l’heure des repas n’est pas la même pour toutes les équipes. En fonction de l’heure d’entraînement, de celle des matchs, et des habitudes, les délégations font rarement leur apparition en même temps dans la salle à manger.
Satisfaire tout le monde tient donc parfois du véritable casse-tête culinaire. « Les Chinoises, par exemple, mangent énormément d’œufs, sous toutes leurs formes, alors que les Roumaines seraient plus soupes de légume. » A chacun sa recette (miracle ?) pour être au meilleur de sa forme. A regarder le score serré d’hier entre les Roumaines, considérées comme les favorites du groupe D, et les Chinoises (31-29), les premières feraient peut-être bien de se faire une bonne omelette.